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L’Afghanistan au centre des attentions



Avec le retrait des troupes américaines et l’arrivée au pouvoir des Talibans, l’Afghanistan a été au cœur de l’actualité estivale. Pour bien comprendre la situation, une conférence explicative s’est tenue ce vendredi en fin d’après-midi dans les murs de la cathédrale.

 

Le Festival International de Géographie se veut au plus proche de l’actualité. Outre la notion de «Corps » qui nous invite à poursuivre les questionnements sur notre existence et la région invitée, «Europe(s)» rappelant, outre le fait que ses frontières soient difficilement visibles, que la France va prochainement prendre la présidence de l’Union européenne, les sujets de conférence doivent suivre la dynamique.

Ce fut le cas ce vendredi en fin d’après-midi avec une discussion sur la chute de Kaboul (Afghanistan) dans une cathédrale où plus une chaise n’était disponible. Pascal Boniface, géopolitologue, Michel Foucher, géographe et ancien ambassadeur, et Olivier Weber, écrivain-grand reporter, ont tour à tour, sous l’ordre de l’animateur Paul Didier, donné leur vision de la situation.

S’interrogeant sur les critiques faites aux Américains quand ils ont retiré leurs troupes ou la rapidité avec laquelle les Talibans ont pris le pouvoir, Michel Foucher a expliqué que le retrait, déjà réfléchi lorsque Barack Obama était président et Joe Biden, président des Affaires étrangères au Sénat, était convenu à l’unanimité. «Ce n’est pas 20 ans de guerre, mais 20 fois un an de guerre», a-t-il admis. Olivier Weber a complété ces propos en parlant de la «politique des zéro morts».«C’est une défaite qui se traduit par un retrait regretté», s’est, de son côté, fendu d’ajouter, avec un brin d’humour, Pascal Boniface.

Des interrogations qui ont eu un écho international. Et avec ça, se pose la question du comportement des Talibans. Ces derniers ont pris le pouvoir en s’emparant des différents postes de contrôle, surtout dans le nord du pays, tout en prenant la possession des 28 vallées autour de la vallée du Panchir, comme l’expliquait Olivier Weber qui a déjà eu, dans son parcours, l’occasion de se rendre au Moyen-Orient.

«Ils ne sont pas les mêmes que ceux de 2001 ou de 1996. En 20 ans, les situations sont différentes car l’Afghanistan a changé. Une société civile s’est construite», a indiqué Pascal Boniface. «Les Talibans sont plus riches, plus puissants et mieux organisés. Mais ils ont surtout changé en termes de propagande. C’est devenu un système totalitaire où il n’y a pas de pensée individuelle», complétait Olivier Weber. Néanmoins, leur résonance reste la même : leurs objectifs, contrairement à Daesch visant l’international, sont d’ordre national.

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