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Où en est la mise en œuvre de l’accord de Paris ?

Animée par Clément Payeur et enrichie par Frédéric De La Mure, cette conférence traite de l’accord de Paris rédigé en 2015 et entré en vigueur en 2016. Mais quel est donc cet accord historique présenté par le diplomate et l’ancien photographe du Ministère des Affaires Etrangères ? 

A quoi sert-il ? Revenons sur ses objectifs, plus que jamais d’actualité.

Un peu d’Histoire...

Le terme de «développement durable» est défini au cours de la Convention Cadre des Nations Unies sur le changement climatique. A Rio, les 197 Etats du Monde prennent conscience qu’il faut agir vite pour préserver les générations futures ainsi que la Planète Bleue. Ensemble, ils s’accordent sur 3 principes : celui de précaution, celui de responsabilité commune, mais différenciée, ainsi que celui de droit au développement économique.

5 ans plus tard, le protocole de Kyoto est signé. Les Etats qui le ratifient s’engagent à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 5% entre 2008 et 2012, par rapport à 1990. Les mesures prises sont contraignantes et différenciées, en excluant par exemple la Chine. Ceci déplaît aux Etats-Unis qui se retirent de l’accord, suivis par le Canada en 2011.

Lors de la COP21 de Copenhague, en 2009, les Etats réclament un instrument universel, valable pour tous les pays peu importe leur niveau de développement.

Tout ceci ouvre la voie à l’accord de Paris signé en 2015 après une année de négociations. Pour ce faire, pas moins de 160 ambassades sont mobilisées pour convaincre les pays de l’urgence à agir. Immédiatement, plus de la moitié des Etats signent l’accord universel qui entre en vigueur le 4 novembre 2016 sous les yeux du Président de la COP21, Laurent Fabius.

3 piliers, pour 3 objectifs majeurs

L’accord de Paris propose 3 piliers : le pilier d’atténuation, celui d’adaptation et enfin le financier. Le premier veut maintenir la température mondiale en dessous de +2°C par rapport aux niveaux préindustriels, d’ici à 2100. Il préconise également une limitation à +1,5°C. Le pilier d’adaptation, lui, expose la nécessité de faire face aux changements climatiques sans menacer la production alimentaire. Enfin, le pilier financier veut rendre les flux financiers compatibles avec les objectifs climatiques.

29 articles détaillent les objectifs ratifiés. L’article 3 aborde, lui, l’obligation de s’engager concrètement, de façon transparente, en réhaussant tous les 5 ans les «contributions déterminées au niveau national», soit les buts fixés par les Etats. Le suivant impose de plafonner les gaz à effet de serre rapidement, tandis que l’article 5 veut réduire la déforestation et que le 14 invite à un bilan mondial en 2023. Aujourd’hui, 189 Etats continuent de respecter l’accord de Paris, sur les 196 signataires initiaux.

Les risques pour l’environnement

Pourtant, tout semble annoncer que la température mondiale risque d’augmenter de 3°C, ce qui aurait des conséquences catastrophiques pour l’environnement et les populations les plus vulnérables.

Frédéric De La Mure enrichit cette conférence avec des photographies personnelles, prises dans divers pays autour du globe. A travers les images, la réalité du réchauffement climatique ainsi que ses effets prend vie : qu’adviendra-t-il de Manille, construire au ras de l’eau ? Et des coraux ? Comment se maintenir en vie si les puits sont contaminés par l’eau salée ? Les Pays-Bas ne semblent pas non plus épargnés : une montée des eaux serait catastrophique pour ce pays construit à 30% en dessous du niveau de la mer.

Pour tenter de limiter les dégâts, les pays développés ont fait une promesse : celle de mobiliser 100 milliards de dollars annuels pour restaurer les coraux, préserver les mangroves, mieux gérer les déchets, assurer une gestion durable de l’eau... Financier principal, l’Union Européenne participe à hauteur de 21 milliards d’euros, contre 5 pour la France. Mais Clément Payeur met en garde : «La finance privée doit, elle aussi, prendre sa part.»

Repoussée à 2021, la prochaine COP21, organisée en Ecosse, semble de plus en plus décisive. En effet, à cette occasion, tous les Etats présenteront les objectifs atteints et leurs nouvelles contributions déterminées au niveau national.