Thème 2024 : « terres »


Pas de géographie sans terres !

Les géographes sont des scientifiques de terrain : on les voit souvent sac au dos et chaussures de marche aux pieds. Ils et elles observent ce qui les entoure, échangent avec les gens, pour analyser le fonctionnement d’un espace à partir de toutes les traces matérielles qui s’y trouvent. Pour son édition 2024, le FIG est donc heureux de placer les géographes dans leur élément : les deux pieds dans les terres ! Pour le plaisir de les entendre raconter leurs histoires de baroudage. Mais aussi parce que la façon dont nous décidons - individuellement et collectivement - de l’usage de nos terres est au cœur de mille sujets d’actualité… surtout si l’on tient compte de tous les mots qui se cachent derrière ces « terres » : territoire, terroir, mais aussi sol, foncier, cadastre, et même immobilier.

Là où les terres ne sont pas artificialisées, les questions sont nombreuses. Comment mieux connaître et préserver la biodiversité des sols ? Comment choisir entre les différents usages que l’on peut faire d’une parcelle, qu’il s’agisse de protéger un espace naturel, de choisir un mode de culture ou d’aménagement, ou de décider que l’on va y construire un bâtiment ou une infrastructure ? Il y a matière à débats (et même à conflits), comme le montrent en France la mise en place du dispositif « zéro artificialisation nette », l’installation de « ZAD » contre des projets contestés, ou les questionnements sur l’avenir des modèles agricoles face au réchauffement climatique alors qu’un(e) exploitant(e) agricole sur deux va partir à la retraite dans les 10 prochaines années. Dans le reste du monde, les projecteurs seront notamment braqués sur les conflits liés à l’appropriation des terres, ainsi qu’aux nombreux cas où les terres font l’objet d’une gestion collective ou communautaire.

Si les « terres » évoquent souvent d’abord la campagne dans nos imaginaires, le thème du FIG ne laisse pas l’urbain de côté. Loin de là ! D’abord parce qu’il existe dans toutes les villes du monde des terrains non bâtis ou de friches à réaménager. Ils sont souvent très prisés, ce qui rend les décisions sur leur avenir d’autant plus difficiles à prendre. La volonté de préserver des espaces verts ou de développer l’agriculture urbaine peut aussi laisser place à de nouveaux projets d’aménagement, infrastructures diverses ou logements dans les zones en tension. Justement, on s’intéressera aussi aux marchés immobiliers : tendus dans bien des métropoles du monde entier, ils entraînent des formes diverses de « crise du logement ». Et inversement, des espaces en déclin démographique connaissent un effondrement du marché : qu’implique cette perte d’attractivité pour les habitant(e)s qui restent sur place ?

De Saint-Dié au reste du monde, ce sont des terres bien différentes que nous arpenterons durant trois jours. Une fois de plus, le FIG ouvrira des horizons nouveaux, et ne restera pas… terre à terre !