mister geopolitix

YouTube au-delà des frontières géographiques et générationnelles



Bien que la majorité du public soit composée de jeunes lycéens, la classe active et retraitée est elle aussi représentée. Et pour cause, Gildas Leprince alias Mister Geopolitix offre ce vendredi 1er octobre une conférence participative sur le thème de la géopolitique.

 

Les trois quarts de la rencontre sont centrés sur les réponses aux questions d’un public captivé. A trente ans, ce jeune youtubeur a déjà vécu plusieurs vies. Il a réalisé de multiples reportages de terrain afin de rendre les sujets de géopolitique accessibles au grand public. Du Mexique à la République Démocratique du Congo, en passant par la Guyane, Gildas semble avoir tout vécu. Pourtant, lorsqu’un jeune homme du public lui demande s’il lui est arrivé d’avoir peur lors d’un reportage, la réponse est affirmative. « Face au tueur à gage, je n’étais pas très serein ». Le Youtubeur-journaliste décrit une réalité glaçante : « Tu le vois dans ses yeux, il y a une noirceur, comme si chaque meurtre lui enlevait une part de lumière. C’est quelque chose d’indescriptible ». Le caractère inconnu du terrain et la présence d’une autorité non gouvernementale n’ont pas contribué à diminuer cette peur. « Il y avait des mecs armés entre moi et la sortie [du cartel]… et on est pas dans un jeu vidéo ».

Pourtant, son métier reste une passion qu’il n’échangerait pour rien au monde. « Je suis très attaché à cette liberté de travailler comme on veut ». Mister Geopolitix évoque aussi les problèmes qu’il a pu rencontrer en étant journaliste sur des terrains difficiles d’accès. Après avoir filmé le Canal de Suez, espace sous contrôle renforcé des autorités égyptiennes, il a dû ruser pour cacher ses rushs. Être journaliste sur YouTube l’a aussi confronté à des problèmes au sein des médias traditionnels. L’arrivée du numérique a, dans un premier temps, été mal vue par ces acteurs qui associaient le web à un manque de compétences journalistiques. Mais « aujourd’hui ça va mieux, sûrement grâce à une meilleure connaissance que nous avons les uns des autres. Il y a de plus en plus de ponts entre ces deux mondes ». Des passerelles décrites par un membre de l’assemblée, anciennement journaliste de presse régionale et professeur à l’école de journalisme de Lille : « J’ai l’impression que le journalisme de web est en train de prendre le pas sur le journalisme traditionnel ».