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Sur le chemin de la guérison



Une rencontre inattendue entre une auteure intéressée par les personnes foudroyées et un auteur spécialiste des personnes guéries grâce aux bienfaits de la nature, s’est tenue ce dimanche en début d’après-midi à la Tour de la Liberté. Deux blessures différentes, mais un point commun : chaque individu doit en guérir, si possible…

 

Dans les locaux de la Tour de la Liberté ce dimanche après-midi, la rencontre animée par Damien Colombo, entre Claire Fercak, auteure intéressée par les personnes touchées par la foudre, et David Le Breton, auteur dont l’objet d’étude consiste à comprendre comment les personnes trouvent un moyen de guérir lors de sorties dans la nature, pouvait paraître étonnante en raison des causes différentes de blessures. Pourtant, dans les deux cas, les individus qui en ont été victimes doivent en guérir.

Claire Fercak, à travers son ouvrage «Après la foudre» aux éditions Arthaud, a mis en exergue le long chemin de croix mené par les personnes foudroyées. Son personnage principal, Héléna, est d’ailleurs dans cette démarche. Chez cette dernière, après l’impact, «il y a de la sidération avec un choc intense», décrit l’auteure. Pour en guérir, Héléna va alors tenter de se rapprocher des arbres, et plus généralement de la nature. D’autres pourraient faire le choix de se rapprocher de leur famille, afin de trouver un autre moyen de guérison. «C’est un processus long qui ne demande pas le même temps pour tout le monde. Ce qui est important, c’est d’être écouté», témoigne Claire Fercak. Malheureusement, il se peut aussi que certaines personnes soient touchées à plusieurs reprises, contrairement à ce que la légende peut faire penser, tandis que d’autres vont devoir faire avec une dose d’électricité quotidienne dans le corps qui peut, dans le pire des cas, réveiller des symptômes bien après le coup de foudre.

David Le Breton a plutôt axé son travail sur les bienfaits de la nature pour les hommes. C’est dans son livre «Marcher, Éloge des chemins et de la lenteur» qu’il y raconte le chemin de la guérison emprunté des marcheurs, en état de dépression, en rémission d’un cancer ou en pleine maladie. «Beaucoup d’entre-eux sont partis en porte-à-faux avec le monde avant de se réconcilier. Une longue sortie est un séjour de rupture», admet l’auteur.

Et ce, malgré des rapports à la nature qui diffèrent. Dans le monde occidental, «il n’y a pas de coupure entre la nature et l’être humain. Il y a le sentiment d’appartenir au cosmos», présente David Le Breton. Tout le contraire d’une société cosmogonite, présente en Amérique du Sud, où la différence est marquée. Peut-être que le premier monde cité y trouvera une inspiration. Avec la multiplication des marcheurs forestiers, suite aux restrictions sanitaires liées à la Covid-19, en avoir l’idée serait la bienvenue.