Thème 2024 : « terres »


Pas de géographie sans terres !

Les géographes sont des scientifiques de terrain : on les voit souvent sac au dos et chaussures de marche aux pieds. Ils et elles observent ce qui les entoure, échangent avec les gens, pour analyser le fonctionnement d’un espace à partir de toutes les traces matérielles qui s’y trouvent. Pour son édition 2024, le FIG est donc heureux de placer les géographes dans leur élément : les deux pieds dans les terres ! Pour le plaisir de les entendre raconter leurs histoires de baroudage. Mais aussi parce que la façon dont nous décidons - individuellement et collectivement - de l’usage de nos terres est au cœur de mille sujets d’actualité… surtout si l’on tient compte de tous les mots qui se cachent derrière ces « terres » : territoire, terroir, mais aussi sol, foncier, cadastre, et même immobilier.

Là où les terres ne sont pas artificialisées, les questions sont nombreuses. Comment mieux connaître et préserver la biodiversité des sols ? Comment choisir entre les différents usages que l’on peut faire d’une parcelle, qu’il s’agisse de protéger un espace naturel, de choisir un mode de culture ou d’aménagement, ou de décider que l’on va y construire un bâtiment ou une infrastructure ? Il y a matière à débats (et même à conflits), comme le montrent en France la mise en place du dispositif « zéro artificialisation nette », l’installation de « ZAD » contre des projets contestés, ou les questionnements sur l’avenir des modèles agricoles face au réchauffement climatique alors qu’un(e) exploitant(e) agricole sur deux va partir à la retraite dans les 10 prochaines années. Dans le reste du monde, les projecteurs seront notamment braqués sur les conflits liés à l’appropriation des terres, ainsi qu’aux nombreux cas où les terres font l’objet d’une gestion collective ou communautaire.

Si les « terres » évoquent souvent d’abord la campagne dans nos imaginaires, le thème du FIG ne laisse pas l’urbain de côté. Loin de là ! D’abord parce qu’il existe dans toutes les villes du monde des terrains non bâtis ou de friches à réaménager. Ils sont souvent très prisés, ce qui rend les décisions sur leur avenir d’autant plus difficiles à prendre. La volonté de préserver des espaces verts ou de développer l’agriculture urbaine peut aussi laisser place à de nouveaux projets d’aménagement, infrastructures diverses ou logements dans les zones en tension. Justement, on s’intéressera aussi aux marchés immobiliers : tendus dans bien des métropoles du monde entier, ils entraînent des formes diverses de « crise du logement ». Et inversement, des espaces en déclin démographique connaissent un effondrement du marché : qu’implique cette perte d’attractivité pour les habitant(e)s qui restent sur place ?

De Saint-Dié au reste du monde, ce sont des terres bien différentes que nous arpenterons durant trois jours. Une fois de plus, le FIG ouvrira des horizons nouveaux, et ne restera pas… terre à terre !

 

 

 

 

 

Direction scientifique 2024


Chaque édition du Festival est menée par un directeur scientifique qui définit et met en œuvre la programmation scientifique et en garantit son sérieux. Il est choisi stratégiquement pour sa connaissance, son travail de recherche et son approche du thème. Pour cette année axée autour des « terres », la direction scientifique sera composée de deux géographes, Adrien Baysse-Lainé, chercheur au CNRS et Florence Nussbaum, maîtresse de conférences. 



Adrien Baysse-Lainé
est chercheur au CNRS, spécialiste du foncier non bâti, qu'il aborde depuis des perspectives de géographie du droit et de géographie sociale de l'environnement. Affecté à l'unité de recherche Pacte à Grenoble, il mène en France des enquêtes principalement qualitatives. Lors de son doctorat à l'Université Lyon 2 et à l'INRA de Montpellier, il s'est intéressé à la relocalisation de l'alimentation, à l'action publique et collective touchant au foncier, ainsi qu'aux rapports de pouvoir dans le partage des terres agricoles. Désormais, ses recherches portent plus largement sur les dynamiques foncières rurales au prisme du regain d'intérêt pour la multifonctionnalité des sols. Récemment, il a ainsi porté un projet (« Fosomo ») sur les controverses forestières dans le Morvan et participé à une étude (« Indiquasols ») sur l'outillage des politiques publiques à partir d'indicateurs de la qualité des sols.



Florence Nussbaum
est agrégée de géographie et maîtresse de conférences à l’Université Jean Moulin Lyon 3, rattachée au laboratoire Environnement Ville Société (UMR 5600 EVS). Au croisement de la géographie sociale et de la géographie économique, ses recherches portent sur les acteurs de la production urbaine, notamment en contexte de crise ou de déclin. Sa thèse, soutenue en 2019, étudiait la spéculation foncière autour des propriétés délaissées aux Etats-Unis. Ses travaux actuels abordent les enjeux fonciers et immobiliers qui sous-tendent la production, l’occupation et la propriété des logements.

 

 

 

 

Prix du Livre de Géographie des Lycéens et Étudiants (CPGE et Licence) 2024


Créé en 2020, le Prix du Livre de Géographie des Lycéens et Étudiants récompense un ouvrage de Géographie à destination des lycéens et étudiants (Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles et Licence). Ce sont eux, élèves et étudiants, encadrés par un enseignant, qui votent chaque année pour leur livre préféré parmi les ouvrages sélectionnés. Le Prix, doté de 300 euros, est remis chaque automne lors du Festival International de Géographie.


 

Les 5 ouvrages sélectionnés

Alexandre de Humboldt, l'eau et le feu

de Gilles Fumey
aux éditions Double Ligne, 2022

1799 : deux trentenaires européens quittent l’Espagne pour l’Amazonie, les Andes et le Mexique et en reviennent, quatre ans plus tard, après avoir rencontré Thomas Jefferson, président des Etats-Unis. Alexandre de Humboldt, géologue de métier, né à Berlin et Aimé Bonpland, médecin botaniste de La Rochelle ont réalisé l’une des plus extraordinaires explorations scientifiques de l’histoire. Ces deux naturalistes ont collecté une somme considérable de données physiques de la Terre, rapporté des milliers de plantes et d’échantillons de roches. Humboldt réfute l’idée que la nature est une horloge réglée au profit des humains. Il la considère comme une « entité animée par une même impulsion ». Il change le regard sur le monde autant que Galilée et Copernic au XVIe siècle et Einstein il y a cent ans. Précurseur de l’anthropocène qu’il a théorisé dans Cosmos, Humboldt était « l’homme le plus connu de son époque après Napoléon »...
 
Sangliers geographies d un animal politique
Sangliers, géographies d'un animal politique

de Raphaël Mathevet et Roméo Bondon
aux éditions Actes sud, 2022

Le sanglier, l'un des plus gros ongulés d'Europe est pourtant malaimé des naturalistes, des agriculteurs et même des chasseurs, aujourd'hui dépassés par cette créature qui dépasse la catégorie domestique/sauvage. bon gré, mal gré, le sanglier est devenu un véritable "animal politique" qui s'invite dans toutes les discussions. Les auteurs sont allés à l'écoute des sangliers sur le terrain et aussi de tous les humains qui les étudient, les fréquentent, les protègent ou les pourchassent...
 
Les quartiers culturels et creatifs
Les quartiers culturels et créatifs

de Basile Michel
aux éditions Le Manuscrit, 2022

Les quartiers culturels et créatifs sont un concentré de dynamiques, de réseaux, de lieux et d'activités artistiques, culturelles et créatives dans les villes. Nés de façon spontanée, ces quartiers sont aujourd'hui un outil de transformation urbaine et de développement touristique des territoires mobilisé par les pouvoirs publics. Les enjeux sont multiples : création artistique, accès à la culture pour tous et cohésion sociale d'abord, ambiances urbaines, rayonnement et attractivité territoriale ensuite, gentrification, inégalités et fragmentation sociale enfin. Au fil d'une analyse scientifique résolument synthétique et illustrée, l'auteur éclaire les réalités, les tensions et les ambivalences de ces quartiers grâce à une immersion dans les villes de Paris, Nantes, Shanghai, Montréal et bien d'autres à travers le monde. Ce livre s'adresse aux chercheurs, enseignants, étudiants, acteurs culturels, professionnels de l'aménagement, décideurs publics et plus largement à toutes les personnes intéressées par les questions urbaines, l'avenir des villes et le rôle des activités artistiques et créatives dans le développement des territoires urbains.
 
Espace genre et violences conjugales ce que revele la crise de la Covid 19
Espace, genre et violences conjugales : ce que révèle la crise de la Covid-19

de Marion Tillous (coordination éditoriale)
aux éditions Presses Universitaires Vincennes, 2022

La crise de la covid-19 a eu des conséquences fortes sur les rapports de genre et les violences au sein du couple. Les mesures de confinement associées en particulier ont rendu impossible à ignorer les logiques spatiales qui les sous-tendent. La pandémie de covid-19 et les mesures de confinement en mars 2020 ont été perçues comme des événements sans précédent. Qu'en est-il de leurs effets sur les rapports de genre et les violences dans le couple ? Cet ouvrage propose une géographie sociale et féministe des rapports de genre, des violences conjugales et de l’accompagnement des victimes. À partir d'une enquête menée sur la période mars 2020-mars 2021, il montre que les inégalités habituellement constatées entre femmes et hommes ont été renforcées par la crise et que les politiques étatiques de restriction des mobilités ont pu entrer en résonance avec les logiques de contrôle spatial des auteurs de violence. En outre, si la pandémie a été l’occasion d’une accélération dans la mise en œuvre de mesures de lutte contre les violences, elle n'a pas constitué de rupture dans l'histoire de l'action publique. En ce sens, la crise sanitaire fonctionne comme un miroir grossissant des dynamiques et des tendances peu perceptibles d’ordinaire. Elle démontre l’importance cruciale de l’espace que les mois de confinement ont rendu impossible à ignorer.

 

Ceci n est pas un Atlas
Ceci n'est pas un Atlas

de Collectif Orangotango+
aux éditions du Commun, 2023

La carte spatialise des données économiques et sociales. Alors que la cartographie traditionnelle reflète et conforte les pouvoirs en place, la contre-cartographie montre une autre réalité de nos pratiques de l'espace : inégalités de conditions de vie et de droits, compromis politico-économiques, accaparement des terres, destruction des habitats par l'agro-industrie et l'industrie extractive... Ceci n'est pas un Atlas, à travers 21 exemples internationaux, contribue à visibiliser la cartographie critique comme outil de terrain au service des luttes et des mobilisations. Traduit par Nepthys Zwer, co-autrice avec Philippe Rekacewicz de Cartographie radicale (La Découverte, 2021, 10000ex vendus).

 

 

Pourquoi ce prix ?

Le but de ce prix est de faire découvrir et aimer la géographie à des lycéens et des étudiants, de leur faire lire des ouvrages montrant la diversité des écrits géographiques, des terrains de recherche, de les initier à la recherche. Il s’agit également de contribuer à donner une visibilité aux publications géographiques sur la scène éditoriale française.

Pour les lycéens, participer à ce prix peut être une opportunité pour approfondir l’enseignement de spécialité et consolider leurs connaissances en géographie, tout en préparant – peut-être ! – une orientation dans cette voie. La participation à un tel projet peut être une plus-value dans la préparation du Grand Oral, peut faire l’objet d’une mise en valeur dans le parcours des élèves, le livret scolaire, ou encore les vœux sur Parcoursup. Pour les étudiants de CPGE, participer à ce prix sera l’occasion de découvrir un peu plus la géographie, de s’imprégner des recherches actuelles, de découvrir des espaces différents, des problématiques venant compléter l’enseignement reçu, et peut-être, là encore, de susciter ou de confirmer des souhaits d’orientation. Pour les étudiants déjà inscrits en géographie à l’université, le Prix peut être l’occasion de découvrir des auteurs, terrains, concepts qui viendront enrichir leurs connaissances et apporteront peut-être de nouveaux éclairages aux enseignements reçus. Pour les étudiants en BTS Tourisme, le but est d’élargir le panorama de ce qui est vu en géographie en découvrant d’autres thèmes et terrains de recherches, de se familiariser avec la recherche en géographie.

Dans tous les cas, il s’agit de découvrir une discipline particulièrement riche et passionnante, de façon ludique, mais avec une approche rigoureuse et scientifique.

 

Le calendrier

  • Année scolaire 2022-2023 : pré-sélection des ouvrages.
  • Au plus tard en septembre 2023 : sélection définitive des ouvrages, annonce de la sélection sur les sites partenaires début octobre.
  • Inscription des participants au plus tard le 31 octobre 2023.
  • Lecture des ouvrages et rédaction des textes jusqu’en mai 2024.
  • Recueil des votes le 31 mai 2024 dernier délai.
  • Traitement des votes en juin 2024, annonce des résultats.
  • Remise du prix lors du Festival International de Géographie de Saint-Dié 2024 (octobre).

 

L’organisation du Prix bénéficie du soutien du Festival International de Géographie de Saint-Dié-des-Vosges, de l’Inspection Générale d’Histoire et de Géographie, de l’Association des Professeurs de Géographie en Classes Préparatoires aux Grandes Écoles (AP-Géo), de l’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie (APHG), des Clionautes, de l’Association de Développement du Festival International de Géographie de Saint-Dié-des-Vosges (ADFIG), de l’Association des Géographes Français (AGF), du Comité National Français de Géographie (CNFG), de l’Association des professeurs de classes préparatoires littéraires (APPLS), de Géoconfluences, de Géographies en mouvement, de la Géothèque, des Cafés Géographiques, de l’Association fédérative Nationale des Étudiant.e.s en Géographie, aménagement, urbanisme et environnement (AFNEG), de la Société de Géographie, de l’Association des Professeurs de géographie du tourisme (APROGET), de Concours Carto, du Crédit Mutuel Enseignant de Metz et de la Ville de Metz.

Pour le comité de sélection, Maie Gérardot, professeur de géographie en CPGE au Lycée Georges de la Tour, Metz.

 

Le blog : https://prixdulivredegeographie.blogspot.com/

 


Prix financé par le

 

 

Appel à communications FIG 2024


Artificialisation, préservation, renaturation, mise en valeur, transitions… La liste est longue des termes qui décrivent l’évolution d’un terrain. Ces mots renvoient à une actualité fournie : débats sur le « zéro artificialisation nette », mobilisations contre des projets d’aménagement, nouveaux dispositifs pour la préservation des espaces naturels et de la biodiversité des sols, recul du trait de côte, gestion des inondations, etc.

Le FIG 2024 veut poser la question de l’usage et de la propriété des terres. Au quotidien, nous utilisons le mot « terre » pour parler de plusieurs choses : à la fois le sol sur lequel nous marchons (et que nous pouvons prendre en main) et le foncier, c’est-à-dire les terrains que nous nous approprions et utilisons. Alors, qui possède et qui utilise les terres, mais aussi l’immobilier ? Qui décide de leur gestion et des activités qui y prendront place (ou non) ? Et en quoi ces questions nous confrontent-elles aux problématiques plus globales, d’échelle terrestre ?

 

Thème : terres

 

  1. Des terres appropriées et disputées

    Le foncier peut être envisagé comme la forme sociale de l’appropriation des terres et des surfaces qui se traduit par une répartition inégale entre acteurs et permet une analyse géopolitique de la question. Dans un contexte urbain, cela concerne l’organisation des marchés immobiliers, de la spéculation dans des marchés tendus à la perte d’attractivité de territoires en crise. Dans un contexte rural sont concernées tant les terres exploitées que celles qui ne le sont pas et se retrouvent parfois protégées du fait de leur caractère « naturel ». Les dynamiques de concentration et d’accaparement fonciers sont fréquemment évoquées au prisme des transformations des modèles agricoles, sylvicoles et alimentaires, mais aussi de la démographie rurale, par exemple autour de la question de la transmission des exploitations, ou du pouvoir politique (colonisation, collectivisation…). En parallèle, des mouvements sociaux interviennent dans ces dynamiques par la ré-institution de communs fonciers, le soutien à l’agroécologie paysanne, l’opposition à des projets d’aménagement (« zones à défendre », luttes autochtones)... De fait, si la propriété privée domine en Europe, elle est minoritaire dans deux bons tiers de la planète et d’autres types d’arrangements émergent.

    Comment les trajectoires nationales et les contextes locaux participent-ils à des recompositions de la gestion et de la propriété des terres ? Les conflits « pour la terre » sont-ils l’expression de tensions politiques plus larges ?

  2. Des terres aménagées pour leurs ressources

    Les modes de délimitation, d’occupation ou d’aménagement, matérialisent dans l’espace l’appropriation des terres. Parfois enregistrées dans un cadastre, les unités foncières de base que sont les parcelles ressortent souvent dans le paysage : on distingue un champ d’un pré, un terroir d’un autre, les friches des jardins, le bâti résidentiel des immeubles de bureaux, etc. Tous ces termes correspondent à autant de catégories paysagères, économiques ou encore juridiques de terres qu’il s’agira d’étudier. Enfin, les terres utilisées à des fins productives font l’objet d’aménagements et d’équipements : transformations du relief, des ressources qu’elles portent (comme l’eau, au coeur de conflits d’usage puissants à l’heure du changement climatique), de la géométrie (remembrement), de l’accessibilité, mais aussi des caractéristiques biophysiques des sols.

    Comment les modèles et les héritages marquent-ils les usages actuels des terres ? Quelles recompositions sont à l’oeuvre aujourd’hui, à l’heure des crises écologiques et de l’évolution des systèmes productifs et modèles économiques ?

  3. Sous le foncier… les sols !

    Les terres, ce sont aussi des sols. Largement invisibilisées par les enjeux fonciers en surface, la matérialité des sols et leur caractère vivant connaissent un regain d’intérêt. Succession organisée et complexe d’horizons mêlant minéral, eau, air et matière organique, le sol forme à la fois une couverture pédologique à l’échelle de la « zone critique » et un ensemble hétérogène de types de sols dépendant des conditions de milieu. Les sols enregistrent de multiples changements (climat, pratiques anthropiques) au fil d’une histoire environnementale pluri-millénaire. Appréhendés successivement au prisme des notions de fertilité, qualité, santé et sécurité, les sols sont aussi de plus en plus considérés pour les services qu’ils rendent aux sociétés : atténuation du changement climatique, des événements météorologiques extrêmes, alimentation, mais aussi matière pour la construction (terre crue), etc. Des initiatives témoignent d’un souci pour la ressource, face aux menaces comme la salinisation, le tassement, les excès du labour, ou l’érosion. L’attention publique est fortement centrée sur les enjeux de pollution et dépollution, ce qui questionne la temporalité des usages des sols et les conséquences de leurs héritages. C’est notamment le cas en milieu urbain, où les liens aux sols connaissent des transformations rapides, par exemple autour du retour de la pleine terre dans les centre-villes. Ce dernier mobilise des ressources des sols (terre végétale) et sous-sols (terres excavées) souvent importées des espaces de frange urbaine, avec des réflexions sur la circulation de ces matières, qui appauvrit des espaces pour en enrichir d’autres.

    Dans quelle mesure la prise en compte du caractère vivant des sols influence-t-elle effectivement les décisions sur le foncier ?

  4. Les terres en ville : bâtir ou sanctuariser ?

    Dans les contextes urbains, l’accès à la terre est d’abord un enjeu économique, puisque la rareté du foncier disponible tend à renchérir sa valeur. Cela entraîne différentes formes de spéculation foncière et une marchandisation accrue des terres urbaines, posant la question de l’équité d’accès au foncier en ville et dans les franges urbaines convoitées, notamment celles des agglomérations en expansion rapide. La formation de bulles immobilières et la spéculation sur les marchés immobiliers métropolitains donnent parfois l’impression d’une valeur économique hors-sol. Certains dispositifs comme la dissociation du foncier et de l’immobilier sont ainsi expérimentés pour redonner à la valeur d’usage des terres la primauté sur leur valeur marchande. Les villes se caractérisent en outre par une forte artificialisation des sols. Les controverses autour de la sobriété foncière (densification, « zéro artificialisation nette ») révèlent des approches concurrentes des terres urbaines : ressources foncières pour construire d’une part, terres à préserver pour leur valeur récréative, productive ou écologique d’autre part. Au coeur même des villes, le maintien d’espaces agricoles, la (re)création de zones végétalisées et le devenir des friches sont au centre de nombreux débats et conflits, mettant en jeu la diversité des sols (terres artificialisées, imperméabilisées, (dé)polluées…), des contextes géographiques (zones tendues, en déprise, métropoles en expansion rapide) et des temporalités concernées (occupations temporaires de l’espace, territoires en transition).

    Comment penser l’avenir de villes où le foncier est soit de moins en moins disponible, soit au contraire surabondant mais de plus en plus difficile à valoriser ?

  5. Discours et imaginaires de la terre

    Les terres sont investies de valeurs et de symboles. Outre son rôle dans les grands récits cosmogoniques (la Terre-mère), la terre apparaît comme un support de l’identité collective, légitimant les revendications de peuples autochtones à disposer librement des territoires qu’ils occupent. La terre peut également susciter un sentiment individuel d’appartenance (terre ancestrale, terre d’accueil), saillant dans le cas du “droit du sol” reconnu par de nombreux pays. Mais la diversité des pratiques et des représentations attachées à la terre alimente aussi les antagonismes : la perception de certains espaces comme des terres vierges ou « terra nullius » repose par exemple sur des normes occidentales de rapport à la terre. De la même façon, les tensions autour de projets d’aménagement mobilisent différents imaginaires (terre nourricière, terrain « à bâtir », terrain vague…). Il s’agira de réfléchir aux manières dont les sociétés pensent les terres et aux discours qu’elles déploient pour les décrire.

  6. Thématiques transversales

    Pour finir, la mise en valeur de deux thématiques transversales est particulièrement encouragée :

    Les fondements juridiques des rapports à la terre, du droit civil à la common law en passant par les régimes coutumiers, impliquent d’aborder le droit avec pédagogie, pour ne pas invisibiliser son rôle, ni se perdre dans les méandres des normes.

    Dans de nombreux pays des Nords, la disponibilité croissante de données statistiques et cartographiques (photographies aériennes, images satellites, répertoires de transactions immobilières…) permet de rendre visibles des transformations foncières sinon relativement abstraites.

 

Territoire invité : les Alpes


Pour la première fois, le FIG choisit pour territoire invité un objet « naturel » : une chaîne de montagne, celle où culmine le Mont Blanc, plus haut sommet d’Europe. Objet d’une production scientifique très importante en géographie, notamment française, le massif alpin permet des approches nombreuses, et très variées. Le nombre d’interventions réservées au territoire invité dans la programmation du FIG étant plus réduit que pour le thème, les thématiques suivantes seront privilégiées :

  • L’étude de dynamiques spatiales et territoriales à l’échelle du massif, ou ne se déployant pas dans les limites d’un seul des Etats de la région : mobilités, coopérations transfrontalières, etc.
  • L’adaptation du territoire alpin aux crises climatique et écologique.
  • L’évolution des systèmes productifs et économiques de la région.
  • Les propositions qui proposent une analyse en lien avec le thème « terres ».

 

 

Déposez votre proposition


Les interventions doivent mettre en valeur des recherches et des questionnements actuels de la géographie. Elles doivent impérativement être accessibles au plus grand nombre grâce à un vocabulaire simple, l’utilisation de documents comme des cartes ou des photographies, la référence à des éléments d’actualité.

En effet, le public du Festival est composé à la fois de géographes (chercheur·ses, enseignant·es, étudiant·es, élèves de tous niveaux…), mais aussi d’amateurs, de passionné·es et de néophytes à qui il faut penser en premier lieu !

 

L’appel à communications est ouvert jusqu’au 15 janvier 2024 inclus.

Pdf Téléchargez l'Appel à communications au format pdf (1.53 Mo)

 

Nous vous invitons à prendre connaissance des précisions concernant les interventions du FIG 2024 avant de déposer votre proposition :  cliquez ici

 

Toutes les propositions doivent être adressées via le formulaire en ligne :  cliquez ici
À noter : il vous sera demandé un résumé de l’intervention proposée (entre 2 500 et 4 000 signes, espaces compris) et au moins 5 références principales de bibliographie.

 

Co-direction scientifique du FIG 2024 :

Florence Nussbaum, maîtresse de conférences en Géographie
Adrien Baysse-Lainé, chargé de recherche en Géographie

Comité scientifique du FIG 2024 :

Eric Charmes, directeur de recherche à l’École nationale des travaux publics de l’État
Etienne Cossart, professeur des universités en Géographie
Anaïs Marshall, maîtresse de conférences en Géographie
Alice Nikolli, maîtresse de conférences en Géographie
Claire Simonneau, maîtresse de conférences en Études urbaines 

 

 

Victoria Kapps,
directrice du FIG

Thibaut Sardier,
président de l’ADFIG

 

 

Territoire invité 2024 : les Alpes


Les Alpes, premier massif invité du FIG

Pour la première fois dans son histoire, le FIG invite… une chaîne de montagnes ! Et pas n’importe laquelle : celle qui abrite le Mont Blanc, toit de l’Europe. Ce territoire a beau être bien connu en France, méfions-nous des idées reçues, et laissons-nous porter par la curiosité et le dépaysement face à ce vaste territoire qui nous conduira vers plus d’un de nos voisins européens, vers toutes ces personnes qui arpentent et traversent ce massif - par choix ou par contrainte - mais aussi vers toute la faune et la flore qui peuple la montagne. Et puis, le territoire alpin évolue, parfois rapidement : construction européenne, mondialisation de l’économie ou encore réchauffement climatique entraînent une modification des paysages, la fonte de certains glaciers, l’évolution des modèles agricoles ou encore la réorganisation des espaces de production industrielle. Ce sont tous ces changements qui seront passés à la loupe, avec toujours une grande question en tête : qu’est-ce qui, au-delà des frontières nationales, unit le territoire alpin ? 

 

 

 

Prix Amerigo Vespucci Jeunesse 2024


Le Prix Amerigo Vespucci Jeunesse récompense le ou les auteurs d'un ouvrage documentaire destiné aux jeunes lecteurs traitant les thématiques de l'aventure, du voyage ou des ailleurs. Son jury, composé d'écrivains, de journalistes, de libraires, de bibliothécaires et d'une classe d'élèves délibérera fin août. Le Prix, doté de 1500 euros, sera officiellement remis lors du Festival au Salon du Livre Amerigo Vespucci.



Les 8 ouvrages sélectionnés

Le voyage de la petite hérisonne

de Guillaume Poyet et Amandine Laprun
aux éditions Actes Sud Jeunesse - Novembre 2023

La petite hérissonne a commencé par suivre sa maman et ses frères et soeurs partout dans le bocage. Mais peu à peu, elle s'est retrouvée seule et a dû se débrouiller pour survivre. Elle a dû apprendre à éviter les véhicules et les prédateurs, à trouver de la nourriture et de l'eau. La vie n'est pas facile pour cette espèce menacée. Se mettre à la hauteur de l'animal permet au lecteur de mieux comprendre comment le protéger. Un album émouvant mais aussi très instructif !

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Partir loin
Partir loin

de Juliette Huin et Marlène Janin
aux éditions Hélium - Février 2024

Depuis le pays du volcan Magmadodo jusqu’à la région des lacs Gépapiet, en passant par l’espace et Auroreville, suivez les chemins de traverse, grimpez au sommet des montagnes, laissez-vous flotter au fil de l’eau ou planer dans les airs. Retrouvez les détails miniatures, les scènes les plus parlantes de voyages inventés par un petit garçon et une petite fille. Amusez-vous à compter les chameaux, les dinosaures bleus, ou les ours blancs en scaphandre ! Chaque paysage interroge : l’air a-t-il un parfum différent la nuit ? Quel temps fait-il dans la galaxie ? Les fennecs boivent-ils un thé à la menthe avant d’aller se coucher ? 

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La Traversee du Grand Nord
La traversée du Grand Nord

d'Anne Lesterlin et Claire de Gastold
aux éditions La Martinière Jeunesse - Novembre 2023

Qu'est-ce qu'une aurore boréale ? De quoi se nourrit l'ours polaire ? Comment se forme la banquise ? Qui habite au Groenland ? Comment l'humain s'adapte-t-il à ces températures glaciales ? Les immensités du Grand Nord, lointaines et mystérieuses, fascinent depuis toujours les enfants, soulevant bien des questions et des interrogations. Ses paysages à couper le souffle semblent receler mille secrets et légendes qui ont façonné leurs imaginaires, du royaume du père Noël à la construction d'igloos. Page après page, ce bel album documentaire - qui fait la place belle aux illustrations - distille des informations passionnantes sur la faune, la flore, la géographie, le climat, les cultures autochtones, l’écosystème et l’incroyable biodiversité de ces régions.

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Chasseur de glace
Chasseur de glace

de Séraphine Menu et Marion Duval
aux éditions La Partie - Février 2024

Youri vit en Sibérie, au bord du lac Baïkal. Entremêlant fiction et documentaire, l’album brosse le quotidien du petit garçon : son père qui l’élève seul, les chasseurs de glace qui ravitaillent les foyers en eau douce, les voisins bouriates, la faune et la flore de la région, qui se dépeuple à grande vitesse… Le récit alterne avec des planches plus documentaires, qui décrivent tour à tour les animaux et les végétaux endémiques (arbres, oiseaux, poissons). Un texte puissant et évocateur, porté par les images lumineuses de Marion Duval réalisées à l'acrylique.

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Mes Saisons
Mes saisons

de Bernadette Gervais
aux éditions Les Grandes Personnes - Novembre 2023

Après l’ABC de la nature et Des trucs comme ci, des trucs comme ça, Bernadette Gervais nous emmène en balade au fil des saisons, à la découverte d’une faune et d’une flore changeante et foisonnante. Une balade pour laquelle l’autrice n’a pas oublié de prendre son appareil photo. Pour cet imagier des saisons, elle accompagne en effet ses belles illustrations au pochoir colorées de superbes photographies en noir et blanc dont elle est également l’autrice. Un livre plein de douceur à potasser avant nos prochaines promenades dans la nature !

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Quelqu un quelque part
Quelqu'un quelque part

de Tony Durand
aux éditions Motus - Janvier 2024

On entre dans cet album coloré avec la découverte d’un paysage fait de collines, de prairies, d’arbres et d’une rivière. Peu à peu, des animaux entrent en scène. Une réflexion s’installe par le dialogue de deux narrateurs qui s’interrogent : “qu’y a-t-il dans ce paysage ?” Un personnage, “Quelqu’un”, fait alors son apparition. Et ce “quelqu’un”, héros de cette aventure mystérieuse, va creuser un trou, y planter une graine puis attendre patiemment. Le petit lecteur se demandera alors quelle étrange chose va sortir de terre. Quelle ne sera pas sa surprise quand il découvrira que c’est une maison ! Tony Durand propose aux enfants et à leurs parents une nouvelle occasion de se questionner sur le monde, et d’échanger sur la place de l’homme dans son environnement et son impact sur celui-ci. On se balade avec plaisir à travers les images colorées. Les collages de Tony Durand sont pleins d’inventivité et l’enfant pourra s’amuser à découvrir chaque détail au fil de l’histoire.

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Champignons
Champignons

de Pauline Payen et Zelda Pressigout
aux éditions Panthera - Septembre 2023

Ni animaux, ni plantes, qui sont-ils ? D’une page à l’autre, les jeunes lecteur.ices découvriront ces êtres vivants et leur étonnant cycle de vie qui, pour l’essentiel, se déroule sous nos pieds ! Le livre présente la physionomie des champignons, et permet de comprendre leur place dans l’écosystème et leurs interactions avec la faune et la flore de leur environnement, que ce soit en ville ou à la campagne. À la fin, un petit guide de reconnaissance est proposé pour les explorateur.rices en herbe ui veulent partir à la cueillette des champignons. Parfait pour les amoureux.ses de la nature !

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Le chant de la grue
Le chant de la grue

de Mona Leu-leu
aux éditions Saltimbanque - Avril 2024

Avec ce livre Mona Leu-Leu nous emmène à la découverte d'oiseaux fascinants. C'est avec leur propre voix qu'ils nous racontent leur migration annuelle. De l'œuf au premier vol, de la Suède au Maroc, ces grands migrateurs nous dévoilent leur intimité saison après saison, et ce qui rythme leurs vies dans le monde qu'ils partagent avec nous.A travers ce récit, l'autrice souhaite sensibiliser les jeunes lecteurs sur l'importance de ces oiseaux migrateurs dans notre écosystème et leur rapport aux Hommes: ce sont des oiseaux craintifs mais qui savent s'adapter au rythme des humains. L'autrice souhaite également transmettre un message d'espoir: l'importance de la cohabitation entre oiseaux et humains pour continuer à préserver leur espace.

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