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L’expérience littéraire autour du corps féminin



« Comment penser et écrire le corps des femmes au prisme de la double expérience vécue de l’émancipation et de l’aliénation ? » C’est la question à laquelle les trois invitées de l’entretien consacré aux corps des femmes ont dû réfléchir. Sous le chapiteau Rouages, Emma Becker, Céline Lapertot et Adeline Yzac ont répondu avec sincérité aux questions de Claude Vautrin.

 

Cathartique et libératrice, l’écriture est aussi, sous le chapiteau Rouages, féminine. Emma Becker, Céline Lapertot et Adeline Yzac ont toutes les trois transmis à leur public leur expérience d’écrivaines sur une thématique simple mais  bien souvent mal connue : le corps féminin. Les récits des corps qu’elles content sont cependant loin d’être des plus simple. Prostitution, inceste et excision : voici les thèmes abordés dans leurs ouvrages fictionnels et autobiographiques. « Il y a une phase où on se touche soi-même, on essaye de comprendre ce qui s’est passé dans notre corps», se remémore Céline Lapertot, victime d’inceste par son beau-père. Emma Becker, quant à elle, a expérimenté la prostitution dans une maison close allemande, pour une raison avant tout personnelle, «une expérience de ma féminité».

Au cœur de la découverte du féminin, les auteures privilégient l’écriture mais également la culture. Dans son ouvrage "Fille perdue", Adeline Yzac permet à son héroïne de se découvrir par l’éducation qu’elle va recevoir. « Ce lien à la culture est extrêmement important pour devenir ce que l’on est vraiment», confie l’auteure.

L’écriture est également, pour ces femmes, une autre manière de s’exprimer et d’évoquer ces expériences  : «La littérature est une autre façon de prendre la parole », souligne Adeline Yzac.

Aux questions des festivaliers, les trois femmes ne s’accordent cependant pas sur l’éducation à la sexualité et au corps féminin. Si Emma Becker et Céline Lapertot déplorent le manque de visibilité sur ce sujet, Adeline Yzac prône une approche qui doit se faire naturellement.

Sous les lumières tamisées du chapiteau, les festivaliers quittent le lieu avec un regard pour les intervenantes. Un entretien qui restera sûrement gravé dans leur mémoire.